Contrôle du flux d'instructions et gestion des erreurs
JavaScript supporte nativement un ensemble d'instructions. Ces instructions permettent de définir les logiques des algorithmes, le flux des informations, etc. Ce chapitre fournit un aperçu sur le fonctionnement de ces différentes instructions JavaScript.
Les Références de JavaScript contiennent plus de détails sur les différentes instructions décrites dans ce chapitre.
Toute expression est une instruction, voir la page Expressions et opérateurs pour plus d'informations sur les expressions. En JavaScript, le point-virgule (;
) est utilisé afin de séparer des instructions dans le code.
Les blocs d'instruction
L'instruction la plus simple est l'instruction de bloc qui permet de regrouper des instructions. Un bloc est délimité par une paire d'accolades :
{
instruction_1;
instruction_2;
⋮
instruction_n;
}
Exemple
Les instructions de blocs sont souvent utilisées avec les instructions conditionnelles et itératives telles que if
, for
, while
.
while (x < 10) {
x++;
}
Ici, { x++; }
représente le bloc.
Note : En JavaScript, avant ECMAScript 2015 (aussi appelé ES6), les blocs n'introduisaient pas de nouvelles portées. Les variables introduites dans le bloc avec l'instruction var
font partie de la portée de la fonction englobante ou du script. Les effets de leur définition persistent en dehors du bloc. Les blocs seuls utilisés avec var
(et non let
) pourront laisser penser que ce bloc se comportera comme en C ou en Java. Par exemple :
var x = 1;
{
var x = 2;
}
console.log(x); // affichera 2
Cella affichera 2 car l'instruction var x
contenue dans le bloc fait partie de la même portée que l'instruction var x
écrite avant le bloc. En C ou en Java, le code équivalent à cet exemple aurait produit 1.
Cela a évolué avec ECMAScript 2015 (ES6). Les instructions let
et const
permettent de déclarer des variables dont la portée est celle du bloc courant. Voir les pages des références let
et const
.
Les instructions conditionnelles
Une instruction conditionnelle est un ensemble de commandes qui s'exécutent si une condition donnée est vérifiée. JavaScript possède deux instructions conditionnelles : if...else
et switch
.
Instruction if...else
On utilise l'instruction if
lorsqu'on souhaite exécuter une instruction si une condition logique est vérifiée (vraie). La clause else
est optionnelle et permet de préciser les instructions à exécuter si la condition logique n'est pas vérifiée (l'assertion est fausse). Voici un exemple qui illustre l'utilisation de l'instruction if
:
if (condition) {
instruction_1;
} else {
instruction_2;
}
condition
peut correspondre à n'importe quelle expression qui est évaluée à true
(vrai) ou false
(faux). Voir la page sur les booléens pour plus d'informations sur les évaluations qui fournissent les valeurs true
ou false
. Si la condition
vaut true
, instruction_1
est exécutée, sinon instruction_2
sera exécutée. instruction_1
et instruction_2
peuvent correspondre à n'importe quelle instruction, y compris d'autres instructions if
.
Si on doit tester différentes conditions les unes à la suite des autres, il est possible d'utiliser else if
pour lier les différents tests. On l'utilise de la façon suivante :
if (condition_1) {
instruction_1;
} else if (condition_2) {
instruction_2;
} else if (condition_n) {
instruction_n;
} else {
dernière_instruction;
}
Afin d'exécuter plusieurs instructions, on peut les regrouper grâce aux blocs ({ ... }
) vus précédemment. C'est une bonne pratique que de les utiliser, surtout si on imbrique plusieurs instructions if
les unes dans les autres:
Meilleure pratique
En général, il est bon de toujours utiliser des instructions de type bloc —surtout lorsqu'on imbrique des instructions if
:
if (condition) {
instruction_1_exécutée_si_condition_vraie;
instruction_2_exécutée_si_condition_vraie;
} else {
instruction_3_exécutée_si_condition_fausse;
instruction_4_exécutée_si_condition_fausse;
}
Attention à ne pas utiliser des instructions d'affectation dans les expressions conditionnelles. On peut, en effet, très facilement confondre l'affectation et le test d'égalité en lisant le code.
Voici un exemple de ce qu'il ne faut pas faire :
if (x = y) {
/* exécuter des instructions */
}
Ici, on ne teste pas si x vaut y, on affecte la valeur de y à x ! Si vous devez à tout prix utiliser une affectation dans une expression conditionnelle, une bonne pratique sera d'ajouter des parenthèses en plus autour de l'affectation. Par exemple :
if ((x = y)) {
/* exécuter des instructions */
}
Valeurs équivalentes à false dans un contexte booléen (falsy values)
Les valeurs suivantes sont évaluées à false
(également connues sous le nom de valeurs Falsy) :
false
undefined
null
0
NaN
- la chaîne de caractères vide (
""
)
Les autres valeurs, y compris les objets, seront équivalents à true
.
Attention : Ne pas confondre les valeurs booléennes « primitives » true
et false
avec les valeurs créées grâce à un objet Boolean
.
Par exemple, on aura :
var b = new Boolean(false);
if (b) // cette condition est bien vérifiée !
if (b === true) // cette condition n'est pas vérifiée !
Exemple
Dans l'exemple qui suit, la fonction checkData
renvoie true
si une chaîne de caractères mesure trois caractères. Sinon, elle affiche une alerte et renvoie false
.
function checkData(maChaîne) {
if (maChaîne.length == 3) {
return true;
} else {
alert(
"Veuillez saisir trois caractères. " + maChaîne + " n'est pas valide.",
);
return false;
}
}
L'instruction switch
L'instruction switch
permet à un programme d'évaluer une expression et d'effectuer des instructions en fonction des différents cas de figures correspondants aux différentes valeurs. Si un cas correspond au résultat de l'évaluation, le programme exécute l'instruction associée.
Voici un exemple utilisant une instruction switch
:
switch (expression) {
case label_1:
instructions_1
[break;]
case label_2:
instructions_2
[break;]
...
default:
instructions_par_defaut
[break;]
}
JavaScript évalue l'instruction de commutation ci-dessus comme suit :
- Le programme recherche d'abord une clause
case
dont l'étiquette correspond à la valeur de l'expression, puis il transfère le contrôle à cette clause, en exécutant les instructions associées. - Si aucune étiquette correspondante n'est trouvée, le programme recherche la clause optionnelle
default
:- Si une clause
default
est trouvée, le programme transfère le contrôle à cette clause, exécutant les déclarations associées. - Si aucune clause
default
n'est trouvée, le programme reprend l'exécution à l'instruction qui suit la fin deswitch
. - (Par convention, la clause
default
est écrite comme la dernière clause, mais il n'est pas nécessaire que ce soit le cas).
- Si une clause
L'instruction break
L'instruction optionnelle break
, éventuellement contenue pour chaque clause case
, permet de ne pas exécuter les instructions pour les cas suivants. Si break
n'est pas utilisé, le programme continuera son exécution avec les autres instructions contenues dans l'instruction switch
.
Exemple
Dans l'exemple suivant, si fruit
vaut "Banane", le programme exécutera les instructions associées. Quand break
est rencontré, le programme passe aux instructions décrites après switch
. Ici, si break
n'était pas présent, les instructions pour le cas "Cerise" auraient également été exécutées.
switch (fruit) {
case "Orange":
console.log("Les oranges sont à 60 centimes le kilo.");
break;
case "Pomme":
console.log("Les pommes sont à 32 centimes le kilo.");
break;
case "Banane":
console.log("Les bananes sont à 48 centimes le kilo.");
break;
case "Cerise":
console.log("Les cerises sont à 3€ le kilo.");
break;
case "Mangue":
console.log("Les mangues sont à 50 centimes le kilo.");
break;
default:
console.log("Désolé, nous n'avons pas de " + fruittype + ".");
}
console.log("Souhaitez-vous autre chose ?");
Les instructions pour gérer les exceptions
Il est possible de lever des exceptions avec l'instruction throw
et de les gérer (les intercepter) avec des instructions try...catch
.
Les types d'exception
En JavaScript, n'importe quel objet peut être signalé comme une exception. Cependant, afin de respecter certaines conventions et de bénéficier de certaines informations, on pourra utiliser les types destinés à cet effet :
L'instruction throw
L'instruction throw
est utilisée afin de signaler une exception. Lorsqu'on signale une exception, on définit une expression qui contient la valeur à renvoyer pour l'exception :
throw expression;
Il est possible d'utiliser n'importe quelle expression, sans restriction de type. Le fragment de code qui suit illustre les différentes possibilités :
throw "Erreur2"; //type String
throw 42; //type Number
throw true; //type Boolean
throw {
toString: function () {
return "je suis un objet !";
},
};
Note : Vous pouvez spécifier un objet lorsque vous lancez une exception. Vous pouvez alors faire référence aux propriétés de l'objet dans le bloc catch
.
// On crée le constructeur pour cet objet
function ExceptionUtilisateur(message) {
this.message = message;
this.name = "ExceptionUtilisateur";
}
// On surcharge la méthode toString pour afficher
// un message plus explicite (par exemple dans la console)
ExceptionUtilisateur.prototype.toString = function () {
return this.name + ': "' + this.message + '"';
};
// On crée une instance pour ce type d'objet
// et on renvoie une exception avec cette instance
throw new ExceptionUtilisateur("La valeur fournie est trop élevée.");
L'instruction try...catch
L'instruction try...catch
permet de définir un bloc d'instructions qu'on essaye (try en anglais) d'exécuter, ainsi qu'une ou plusieurs instructions à utiliser en cas d'erreur lorsqu'une exception se produit. Si une exception est signalée, l'instruction try...catch
permettra de l' « attraper » (catch en anglais) et de définir ce qui se passe dans ce cas.
L'instruction try...catch
se compose d'un bloc try
qui contient une ou plusieurs instructions et blocs catch
qui contiennent les instructions à exécuter lorsqu'une exception se produit dans le bloc try
.
Autrement dit, dans la plupart des cas pour le programme, on veut que les instructions du bloc try
se déroulent normalement et en cas de problème, on passe le contrôle au bloc catch
. Si une instruction contenue dans le bloc try
renvoie une exception, le contrôle sera immédiatement transféré au bloc catch
. Si aucune exception n'est signalée au sein du bloc try
, le bloc catch
ne sera pas utilisé. Cette instruction peut comporter un bloc finally
qui s'exécute après les blocs try
et catch
mais avant les instructions suivant l'instruction try...catch
.
Dans l'exemple qui suit, on utilise une instruction try...catch
. On définit une fonction qui prend un nombre et renvoie le nom du mois correspondant à ce nombre. Si la valeur fournie n'est pas comprise entre 1 et 12, on signale une exception avec la valeur "NuméroMoisInvalide"
. Lorsque cette exception est gérée dans le bloc catch
, la variable nomMois
recevra la valeur "inconnu"
.
function getNomMois(numMois) {
numMois = numMois - 1; // On décale de 1 car les indices du tableaux commencent à 0
var mois = [
"Janvier",
"Février",
"Mars",
"Avril",
"Mai",
"Juin",
"Juillet",
"Août",
"Septembre",
"Octobre",
"Novembre",
"Décembre",
];
if (mois[numMois] != null) {
return mois[numMois];
} else {
throw "NuméroMoisInvalide"; // Ici on utilise l'instruction throw
}
}
try {
// les instructions à essayer si tout se passe bien
nomMois = getNomMois(maVarMois); // La fonction peut renvoyer une exception
} catch (e) {
nomMois = "inconnu";
gestionErreurLog(e); // on gère l'erreur avec une fonction
}
Le bloc catch
Un bloc catch
peut être utilisé afin de gérer les exceptions pouvant être générées par les instructions du bloc try
.
catch (ident) {
statements
}
Le bloc catch
définit un identifiant (ident
dans le fragment de code précédent) qui contiendra la valeur passée par l'instruction throw
. Cet identifiant peut être utilisé afin de récupérer des informations sur l'exception qui a été signalée.
JavaScript crée cet identifiant lorsque le contrôle passe au bloc catch
. L'identifiant ne « vit » qu'à l'intérieur du bloc catch
et une fois que l'exécution du bloc catch
est terminée, l'identifiant n'est plus disponible.
Dans l'exemple suivant, le code renvoie une exception. Lorsque celle-ci est signalée, le contrôle passe au bloc catch
.
try {
throw "monException"; // on génère une exception
} catch (e) {
// les instructions utilisées pour gérer les exceptions
enregistrerErreurs(e); // on passe l'objet représentant l'exception à une fonction utilisée pour gérer les erreurs
}
Note : Quand on souhaite afficher des erreurs dans la console, on privilégiera console.error()
plutôt que console.log()
. En effet, cette première méthode est plus adaptée et indiquera plus d'informations.
Le bloc finally
Le bloc finally
contient les instructions à exécuter après les blocs try
et catch
mais avant l'instruction suivant le try...catch...finally
.
Le bloc finally
est exécuté dans tous les cas, qu'une exception ait été levée ou non. Si une exception est signalée et qu'il n'y a pas de bloc catch
pour la gérer, les instructions du bloc finally
seront tout de même exécutées.
Le bloc finally
peut être utilisé afin de finir proprement l'exécution malgré une exception. On peut, par exemple, devoir libérer une ressource, ou fermer un flux, etc.
Dans l'exemple suivant, on écrit dans un fichier, si une exception se produit lors de l'écriture, on utilisera le bloc finally
afin de bien fermer le flux vers le fichier avant la fin du script.
ouvrirFichier();
try {
écrireFichier(données); // Une erreur peut se produire
} catch (e) {
gérerException(e); // On gère le cas où on a une exception
} finally {
fermerFichier(); // On n'oublie jamais de fermer le flux.
}
Si le bloc finally
renvoie une valeur, cette valeur sera considérée comme la valeur de retour pour tout l'ensemble try-catch-finally
, quelles que soient les instructions return
éventuellement utilisées dans les blocs try
et catch
:
function f() {
try {
console.log(0);
throw "bug";
} catch (e) {
console.log(1);
return true; // Cette instruction est bloquée jusqu'à la fin du bloc finally
console.log(2); // Ne pourra jamais être exécuté
} finally {
console.log(3);
return false; // On surcharge l'instruction "return" précédente
console.log(4); // Ne pourra jamais être exécuté
}
// "return false" est exécuté
console.log(5); // Ne pourra jamais être exécuté
}
f(); // affiche 0, 1, 3 puis renvoie false
Lorsqu'on surcharge les valeurs de retour avec le bloc finally
, cela s'applique également aux exceptions qui sont levées (ou retransmises) au sein du bloc catch
:
function f() {
try {
throw "problème";
} catch (e) {
console.log('"problème" interne intercepté');
throw e; // cette instruction est mise en attente
// tant que le bloc finally n'est pas fini
} finally {
return false; // surcharge le "throw" précédent
}
// "return false" est exécuté à ce moment
}
try {
f();
} catch (e) {
// ce bloc n'est jamais utilisé car le throw
// utilisé dans le bloc catch a été surchargé
// par l'instruction return de finally
console.log('"problème" externe intercepté');
}
// Sortie
// "problème" interne attrapé
Imbriquer des instructions try...catch
Il est possible d'imbriquer une ou plusieurs instructions try...catch
.
Si un bloc try
interne n'a pas de bloc catch
correspondant :
- il doit contenir un bloc
finally
, et - le bloc
try...catch
de l'instructioncatch
englobante est vérifié pour une correspondance.
Pour plus d'informations, voir nested try-blocks sur la page de référence try...catch
.
Utiliser les objets d'erreur
En fonction du type d'erreur qui est créée, on pourra utiliser les propriétés name
et message
afin d'obtenir plus d'informations.
Généralement on a name
qui fournit le type d'erreur rencontrée (ex : DOMException
ou Error
). La propriété message
, quant à elle fournit un message descriptif de l'erreur (qu'on utilisera généralement lorsqu'on voudra convertir/afficher le texte correspondant à une erreur).
Si vous construisez des erreurs, vous pouvez utiliser le constructeur Error
afin de disposer de ces propriétés.
Ainsi, on pourra avoir :
function causerErreurs() {
if (toutEstSourceDErreurs()) {
throw (new Error('mon message'));
} else {
générerUneAutreErreur();
}
}
....
try {
causerErreurs();
} catch (e) {
console.error(e.name);// affiche 'Error'
console.error(e.message); // affiche 'mon message' ou un message d'erreur JavaScript
}